Un problème ne peut pas toujours être résolu par la simple application d’une règle. Qu’il soit question de situations tendues, de décisions contestées ou de choix controversés, l’intervention autoritaire d’un supérieur peut panser une plaie, mais laisse la plupart du temps une cicatrice. Nous suggérons que de telles cicatrices pouvant faire état de blessures organisationnelles profondes soient évitées. Le développement de la compétence éthique des employés offre une piste de solution efficace pour réduire les tensions et instaurer concrètement une culture solide d’éthique organisationnelle.
Quels moyens peut-on mettre en place pour
développer les réflexes éthiques des équipes de travail?
Il existe plusieurs moyens pour développer la compétence éthique. Avant toute chose, la volonté réelle de l’ensemble des membres de la direction à promouvoir une véritable culture éthique au sein de l’organisation est essentielle. La valorisation, voire la reconnaissance de l’éthique des employés par les gestionnaires participe à la mise en place d’un climat de confiance qui encourage les employés à considérer l’intégrité comme étant partie intégrante du climat de travail. Passer de la parole aux actes peut être fait par la permission de remettre en question de vieilles habitudes organisationnelles ou par des démonstrations de vigilance face à des enjeux éthiques.
La formation permet aux employés d’apprendre à reconnaître un enjeu éthique, comprendre ces implications et évaluer ces conséquences pour savoir y réagir.
La formation est aussi une méthode clé pour promouvoir une culture d’éthique organisationnelle. Qu’elle soit de type traditionnel en présence d’un formateur, sous forme de capsules ou en ligne, la formation donne des outils concrets aux employés et leur permet de développer leurs réflexes à travers des simulations d’enjeux éthiques. De telles mises en situation permettent aux employés de reconnaître ces problématiques et surtout, d’apprendre comment y faire face grâce au développement de leurs aptitudes, de leurs habilités dialogiques, d’écoute et de prise de décision. En impliquant vos équipes de travail, vous amorcez les réflexions et les discussions qui sont primordiales au développement des compétences éthiques.
Un autre moyen qui participe au développement d’une culture d’éthique organisationnelle est la participation active des employés à une démarche de gestion de risques. Initiée en réponse à une obligation réglementaire ou par une volonté proactive de lutter efficacement contre la corruption, telle ISO 37001, cet exercice éclairé par les expériences terrain des employés participe à développer, en situation réelle, la compétence éthique individuelle. La gestion de risque est bénéfique pour mieux connaître et mieux comprendre les vulnérabilités de votre organisation. Plus encore, elle dote le personnel de meilleures aptitudes pour faire face aux enjeux éthiques qui surviendront éventuellement.
En plus de donner à l’organisation des structures et des mécanismes permettant aux équipes de travail d’exercer leur compétence éthique, la formation et la gestion de risques développent les fondements de cette compétence, soit la sensibilité éthique, l’imagination, la décentration et le raisonnement.
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- La sensibilité éthique: capacité à identifier une situation qui soulève des enjeux éthiques;
- L’imagination: capacité à visualiser les conséquences envisageables des décisions en tenant compte des différentes parties prenantes;
- La décentration: capacité à se mettre dans les souliers de l’autre, à voir la situation d’un point de vue différent du nôtre;
- Le raisonnement: capacité à justifier et soutenir nos décisions, à y faire face lorsqu’elles sont controversées
La mise en pratique est assurément le secret du développement de la compétence éthique. « Dans une gestion par les compétences, les employés ne sont plus considérés comme des ressources, mais comme des sources de création de valeur » (Le Boterf, 2015). S’entourer de telles équipes de travail compétentes sur le plan éthique devient un avantage concurrentiel difficile à copier.
En cette journée mondiale de la lutte à la corruption (9 décembre), le développement de la compétence éthique s’avère une solution efficace !